Le directeur général des élections Canada présente ses excuses aux Inuits pour les problèmes liés au vote

Le directeur général des élections Canada s’est rendu mardi à Kuujjuaq, au Nunavik, pour présenter ses excuses aux Nunavimmiut (Inuits du Nunavik) pour les problèmes qu’ils ont rencontrés lors des élections fédérales en avril. « Je regrette profondément ce qui s’est passé au Nunavik, et je présente mes excuses à chacun d’entre vous et aux membres de votre communauté pour notre incapacité à fournir les services de vote sur lesquels vous auriez dû pouvoir compter pendant les élections », a déclaré Stéphane Perrault aux représentants de l’Administration régionale Kativik (ARK). Le jour du scrutin, le 25 avril, les bureaux de vote de certaines communautés du Nunavik ont fermé dès 14 h 30, empêchant ainsi certaines personnes de voter. L’un des problèmes était qu’Élections Canada n’avait pu recruter qu’environ la moitié du personnel nécessaire pour gérer les bureaux de vote dans la région le jour du scrutin et avait dû faire appel à des travailleurs venus par avion pour combler le manque. Le Nunavik est situé à l’extrême nord du Québec, un vaste territoire qui compte 14 communautés inuites faisant partie de la circonscription fédérale d’Abitibi-Baie-James-Nunavik-Eeyou. En savoir plus : Les électeurs du Nunavik demandent leur propres circonscriptions Ottawa a présenté ses excuses pour l’abattage de près d’un millier de chiens de traîneau au Nunavik Élections Canada est l’organisme indépendant chargé de superviser les élections fédérales. « Les gens ont été laissés dehors dans le froid alors qu’ils faisaient la queue pour voter », a déclaré Maggie Putulik en inuktitut après le discours de Perrault. Putulik, directeur général adjoint de l’ARK, a accompagné une équipe de fonctionnaires d’Élections Canada lors d’une récente enquête de 10 jours qui a permis de visiter quatre communautés du Nunavik : Puvirnituq, Kuujjuarpik, Salluit et Kuujjuaq. « En prévision du rapport final, je peux déjà affirmer que l’incapacité d’Élections Canada à fournir des services au Nunavik était due à un manque d’engagement et de planification auprès des communautés et à une surveillance inacceptable de la part d’Élections Canada, qui n’a pas détecté ni traité ces problèmes comme il se devait », a déclaré Perrault, qui a ajouté que le rapport final serait publié sur le site web d’Élections Canada à l’automne. Perrrault a également souligné l’importance d’embaucher des Inuits pour travailler aux élections dans leurs propres communautés. « Cela aurait dû impliquer de travailler et de mobiliser les dirigeants communautaires bien avant les élections afin de planifier les services de vote qui répondraient le mieux aux besoins de chaque communauté, et d’embaucher des membres de la communauté pour servir leurs voisins. C’est notre modèle de fonctionnement. Les voisins au service de leurs voisins, et non pas l’envoi de personnel électoral le jour du scrutin. Ce n’est pas ainsi que l’on fonctionne », a ajouté Perrault. Pour sa part, Putulik s’est réjouie que l’équipe d’enquête d’Élections Canada ait pu dialoguer avec un large échantillon de Nunavimmiut, des jeunes aux aînés. « Il y a des leçons à tirer de ce résultat », a déclaré Putulik par l’intermédiaire d’un interprète. « Il y a eu 18 appels [à la radio] à Puvirnituq, qui ont fait état d’un manque de services [électoraux]. » Élections Canada s’est également engagé à collaborer avec les autorités éducatives afin d’élaborer conjointement avec les écoles des programmes d’éducation civique. « Il est très encourageant de voir Élections Canada venir discuter des changements à apporter », a déclaré Charlie Nowkawalk, conseiller régional de l’ARK, qui s’est dit préoccupé par le faible taux de participation des Inuits à toutes les élections. « Que pouvons-nous faire de plus pour changer les choses dans le domaine électoral et en ce qui concerne la participation des jeunes ? » Perrault a déclaré que la première chose à faire était d’embaucher un directeur du scrutin, qui sera chargé de mettre en place des bureaux et d’embaucher du personnel au Nunavik. Si la plupart des personnes présentes dans la salle se sont dites convaincues que les problèmes qui ont affecté le Nunavik lors des élections d’avril pouvaient être résolus, Perrault estime qu’il est urgent d’y parvenir rapidement. « Dans le contexte d’un gouvernement fédéral minoritaire, nous devons être prêts à organiser des élections à tout moment… cela pourrait arriver à tout moment », a souligné Perrault. Continue Reading