Luka Bakari avait 18 ans lorsque sa mère a vu une annonce sur les réseaux sociaux et lui a suggéré qu’ils s’achètent un chien. Excité pas l’idée, Luka a aussi vu ceci comme une opportunité de créer un lien profond basé sur le respect, la confiance et le soin mutuel. « Je me suis dit : c’est mon premier vrai chien en tant qu’adulte. J’ai la possibilité de me mettre à 100 %. » À ces yeux, il était essentiel de faire des recherches afin d’apprendre quel type de chien fonctionnerait pour sa famille, mais aussi comment l’élever pour qu’il se comporte bien en tant que membre de la communauté. Historiquement, le chien a toujours eu une place dans la vie communautaire autochtone. Bien plus qu’un animal domestique, le chien occupait une place relationnelle, symbolique et fonctionnelle au sein de nombreuses nations autochtones. Mais la colonisation a changé la donne. La présence d’un grand nombre de chiens errants est maintenant une problématique qui ne se limite pas seulement à sa communauté de Pessamit. Il explique à APTN Nouvelles nationales : ‘’Avec la sédentarisation, puis tous les changements qui sont arrivés, le chien a perdu son rôle essentiel. Puis avec le manque de ressources, d’informations, de connaissances, le monde ne savait pas trop quoi faire avec. Donc, ils ont laissé lousse. Puis moi, personnellement, c’est quelque chose qui vient me chercher.’’ À 21 ans, Luka a un chien – un rottweiler nommé Bakuu. Bakuu se promène souvent à Pessamit, sans déranger. Luka a vite constaté que le manque de soins vétérinaires à proximité, le manque d’option pour l’éducation canine et même le manque de produits sains pour animal de compagnie. Par ces réalisations, et l’amour de Bakuu, il s’est trouvé une vocation. ‘’Je veux créer une communauté à travers les chiens, une bonne communauté forte, pas nécessairement juste dans les Premières Nations, dans les communautés, mais sur la Côte-Nord. C’est quelque chose qui manque.’’ Au-delà de cela, il y a des aspirations professionnelles. ‘’ J’aimerais avoir un centre canin, c’est sûr, parce qu’on a un problème de chiens errants. Ça veut dire que l’environnement est non contrôlé. Puis on a beaucoup de problèmes de comportement, qui nécessitent un peu plus d’attention, plus de structure,’’ dit-il. ‘’Moi, personnellement, j’aimerais devenir éducateur canin, mais j’aimerais aussi devenir technicien animalier pour pouvoir apporter d’autres services.’’ K9 UNITED : Le rassemblement ultime pour professionnels et passionnés du monde canin Voulant nourrir cette nouvelle passion et pour mieux comprendre les réalités du monde canin, Luka a choisi de faire du bénévolat à K9 UNITED, un rassemblement majeur de professionnels et passionnés du milieu. Il a écrit à l’organisateur pour exposer la réalité de plusieurs communautés autochtones et son désir de le rétablir. C’est la partenaire de l’organisateur qui a ouvert le courriel et qui a dit à François Garcia qu’un jeune de 21 ans en avait beaucoup à dire! En lisant le courriel, Mr Garcia a dit qu’il a su tout de suite qu’il avait à faire à un jeune hors de l’ordinaire. ‘’ wow… Y’a quelque chose de spécial dans lui». Tout de suite, il a ressenti la passion de Luka et sa vision. ‘’C’est pas juste qu’il me présentait un problème actuel, mais il me présentait aussi une solution.’’ Plutôt que de l’inviter comme bénévole, François Garcia lui a offert un kiosque pour présenter les enjeux évoqués par Luka à la communauté canine qui serait présente lors de l’événement. Par contre, il avisa Luka qu’il devrait financer son voyage et préparer du contenu de présentation. Trois jours plus tard, luka avait fait ses devoirs : il avait cogné à toutes les portes de sa communauté, parlé au conseil de bande de pessamit, et réuni les fonds nécessaires. Sans le savoir, sa participation à K9 UNITED allait le récompenser plus qu’il n’aurait pu l’espérer. François Garcia et les partenaires de l’événement avait une surprise pour Luka. ‘’On croit pas juste en sa vision, on croit vraiment en lui’’, a-t-il dit, ‘’on va lui offrir une bourse de 8000$ pour construire toute sa plateforme électronique.’’ Cette aide va lui permettre de construire un site web, faire du marketing, créer son organisme, en plus de lui permettre de ‘’ commencer à travailler dans ses études pour ce qu’il veut faire dans le monde animal’’, rajoute Mr Garcia. Luka était ému. ‘’ Je me sens vraiment honoré, je me sens vraiment chanceux.’’ Il rajoute : ‘’je me sens humble parce que tu peux facilement dire… euh… être coincé dans le moment présent, facilement être go-go-go et puis ne pas réaliser l’expérience puis l’opportunité qu’on a.’’ Ce qu’il veut, c’est la création de «Nutshimit-k9». En Innu-Aimun, nutshimit veut dire la forêt, l’intérieur des terres, le territoire ancestral… et avec Nutshimit-K9, Luka espère rétablir ce lien homme-chien et redonner au monde canin le rôle qu’ils méritent en communauté. Continue Reading
Rôle du chien dans les communautés autochtones

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