Un survivant ouvre une marche avec son fils

Stephanie de Seve
4 Min Read
Un survivant ouvre une marche avec son fils

Cette année encore, Corey Golder a accepté de danser et d’ouvrir la marche de l’esprit du CPE Soleil Le Vent de Verdun, dans le cadre de la journée nationale de la vérité et de la réconciliation. Pour cette édition, Corey n’était pas seul. Il a demandé à son père, un survivant du pensionnat de Kamloops, en Colombie Britannique, de l’accompagner. Cette marche annuelle est la cinquième pour les petits pieds des 84 enfants du CPE Soleil Le Vent, le seul à vocation autochtone sur l’île de Montréal. Pour le papa de Corey, âgé de 74 ans, c’était sa toute première. Corey et son père Delbert ouvre la marche d’esprit du CPE Soleil Le Vent Delbert Sampson, est membre de la Nation de Secwépemc, en Colombie-Britannique et dit avoir fréquenté le pensionnant pendant sept ans. Même si son passage à l’école remonte à plus de trente ans, son souvenir soulève des émotions vives : « cette école a brisé mon esprit », a-t-il dit en pleurant, avant même que la marche ne débute. Il a beau être un des survivants, M. Sampson dit avoir perdu des membres de sa famille dû aux pensionnats. La marche est importante et spéciale pour Corey, puisqu’elle est principalement composée d’enfants. Il croit d’ailleurs que c’est la raison pour laquelle son père a accepté d’y participer. Corey, un mi’gmaq de Listiguj, souligne la symbolique de voir des enfants marcher en mémoire de ceux qui n’ont pas pu retourner à la maison : « Comme mon père l’a exprimé plus tôt, c’est une prière exaucée. C’est très beau à voir, c’est vraiment sacré. » La marche a débuté au Centre de la petite enfance et s’est rendu jusqu’à l’hôtel de ville de Verdun, où les enfants ont été accueillis par la mairesse, Marie-Andrée Mauger. M. Sampson a aussi pris la parole et s’est adressé aux centaines de personnes présentes, soit majoritairement des enfants. Dans son élocution, il a rappelé l’importance des cérémonies traditionnelle dans le processus de guérison. Des centaines se sont rassemblés à Verdun avec leur chandail orange. Selon Corey, son père lui aurait fait cadeau de ce qu’il nomme une « guérison intergénérationnelle » : « de la même façon qu’on est capable de donner le traumatisme à nos enfants, même si on ne se rend pas compte, dès qu’on commence à ramener de la guérison dans nos familles, c’est la même chose qui va se reproduire. Alors, dans ma famille, nous, on est la preuve de ça. » Pour plonger dans son processus de guérison M. Sampson, a fait entrer la danse dans sa vie. Une fois qu’il a commencé à danser, son fils Corey a suivi ses pas. Ensuite, sa fille s’est elle aussi mise à danser. Maintenant, les deux enfants de Corey dansent eux aussi. Il dit que cette transmission est le chemin qu’a pris la guérison pour sa famille, de ce fait, il souligne l’importance de ne pas uniquement se concentrer sur les traumatismes : « Les traumatismes et la guérison, ils vont ensemble. » On peut voir Corey et ses enfants danser lors de la saison des Pows wows dans les communautés, où tous peuvent témoigner ou participer à la guérison collective. Continue Reading

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