Un chef Atikamekw affirme quun projet majeur dexploitation minière de graphite profitera à la communauté

Jesse Staniforth
9 Min Read
Un chef Atikamekw affirme quun projet majeur dexploitation minière de graphite profitera à la communauté

Le chef Sipi Flamand, de la nation Atikamekw de Manawan, a salué l’annonce faite par le premier ministre Mark Carney selon laquelle une mine située sur ses terres ancestrales fera partie des cinq prochains « grands projets » qui seront accélérés par le gouvernement fédéral. Il y a deux semaines, Carney a annoncé la deuxième série de cinq projets de « constructions nationales » que son gouvernement prévoit accélérer. La mine Matawinie de Nouveau Monde Graphite, située à Saint-Michel-des-Saints, à environ trois heures au nord de Montréal était l’un d’eux. La mine est située sur le territoire ancestral des Atikamekw de Manawan. Flamand et son conseil ont signé un accord sur les répercussions et les avantages en faveur du projet avec l’entreprise Nouveau Monde Graphite à la fin de l’année 2024. « C’est après plusieurs années de discussion, de travail soutenu avec le promoteur, que nous avons signé cette entente-là, où l’entente a répercussion et avantage », a déclaré Flamand à APTN Nouvelles nationales. Il a ajouté que l’accord visait à garantir des gains sociaux et économiques concrets pour la communauté, ainsi qu’un point d’entrée pour les entrepreneurs atikamekw souhaitant travailler sur le projet. « [Il garantit] également l’accès à des bénéfices directs pour les Atikamekw de Manawan, puis une balise qui encadre la collaboration fondée sur le respect, la transparence, puis la participation active », a-t-il déclaré. Flamand a souligné que l’accord permettait la création et la formation d’emplois adaptés aux membres de la communauté. Les entreprises atikamekw auront un accès prioritaire aux contrats et à d’autres opportunités. L’accord prévoit également des investissements dans des programmes communautaires, un cadre pour la protection de l’environnement et le suivi des impacts, ainsi qu’un mécanisme conjoint de résolution des problèmes et de prise de décision afin de faciliter le partenariat entre la communauté et Nouveau Monde Graphite. Selon Ressources naturelles Canada, le graphite a diverses applications industrielles, notamment dans la fabrication de composants électriques, tels que les électrodes, les réfractaires, les batteries, les piles à combustible, les semi-conducteurs, les lumières DEL et les réacteurs nucléaires. Nouveau Monde Graphite affirme que la mine Matawinie aura une capacité de production de 106 000 tonnes par an de graphite pur à 97,5 % pendant une période de 25 ans. « Le fait que le projet minier Matawinie soit inscrit comme grand projet d’intérêt national, ça confirme également que nos droits sont connus et doivent être connus encore davantage », a déclaré Flamand à l’APTN. « Pour nous, ça représente également de consolider une occasion, de consolider le travail entrepris depuis plusieurs années afin que les activités minières se déroulent dans le respect de nos droits, puis également de nos territoires, puis de nos priorités communautaires. » En savoir plus : Le premier ministre annonce cinq grands projets « nationaux » dans les domaines du GNL, de l’exploitation minière et de l’énergie nucléaire Projet de loi 97 : Ministres, Premières Nations reprennent les négociations alors que les tensions montent Flamand a ajouté que le fait d’être associé à un projet d’intérêt national offre à la nation Atikamekw l’occasion de nouer des liens économiques et commerciaux avec de grandes industries. « Pour Manawan, c’est un développement qui doit se faire dans le respect intégral de nos droits, puis aussi de notre vision en matière du territoire », a-t-il souligné. « Puis l’entente de 2024, qui a été signée vise à concrétiser cette approche, notamment en ouvrant l’accès à des opportunités économiques pour nos entrepreneurs, création des emplois pour un moment, puis également à participer pleinement dans l’économie régionale. Donc, ce n’est que, d’une part, du positif pour la communauté de Manawan, puis aussi faire rayonner la main-d’œuvre atikamekw dans la région. » Changement de cap après la bataille sur la foresterie Au cours de l’été dernier, Flamand a pris une place importante parmi les chefs des Premières Nations qui ont vigoureusement protesté contre l’introduction du projet de loi 97 du Québec, destiné à réorganiser la foresterie dans la province. Flamand, entre autres, a dénoncé le projet de loi 97 comme une atteinte aux droits et aux titres des Premières Nations. Le premier ministre du Québec, François Legault, a finalement abandonné le projet de loi controversé et limogé la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïtée Blanchette-Vezina, qui a ensuite quitté le parti Coalition Avenir Québec, pour siéger en tant qu’indépendante et a demandé la démission de Legault. Pour Flamand, Legault peut tirer une leçon de la manière dont le gouvernement fédéral a géré la mine Nouveau Monde Graphite. « En lien avec le projet de loi 97, le gouvernement du Québec doit réviser sa position dans ses relations avec les Premières Nations », a expliqué Flamand. « Ce qu’on peut comprendre avec la loi, c’est simple, puis oui, c’est problématique, mais je pense qu’il y a aussi une manière de développer l’économie, développer les régions, puis surtout en impliquant les Premières Nations. » La question clé, a-t-il souligné, est le consentement libre, préalable et éclairé, dans le respect des droits ancestraux, lié à l’intention sincère de travailler ensemble à la réconciliation économique. Flamand a déclaré que les gouvernements peuvent créer les conditions propices à des partenariats avec les Premières Nations en prenant des mesures concrètes pour montrer leur engagement envers les communautés avec lesquelles ils s’associent. Carney a été critiqué pour ne pas avoir respecté certains de ces principes en faisant adopter à la hâte le projet de loi C-5, la Loi sur l’économie canadienne unique, que son gouvernement a adopté en juin malgré les objections de nombreux dirigeants des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Ils ont affirmé que cette loi, permettait au gouvernement fédéral de se soustraire à ses obligations de consultation et de consentement auprès des communautés autochtones. Flamand et le Conseil Atikamekw de Manawan ont négocié leur accord sur les répercussions et les avantages avec Nouveau Monde Graphite lorsque Justin Trudeau était encore premier ministre, bien avant l’élection de Carney ou l’adoption du projet de loi C-5. Le projet était donc relativement peu controversé pour la communauté avant même qu’il ne se voie accorder le statut de projet majeur. Pourtant, Flamand reste pragmatique à propos du projet Nouveau Monde Graphite, soulignant qu’il est important de rester vigilant face à tout projet d’une telle ampleur. « La protection du territoire, de l’eau, des zones utilisées par la chasse, le piégeage, puis autres activités culturelles demeure une priorité absolue pour le Conseil des Atikamekw de Manawan », a-t-il déclaré. « Nous insistons sur l’importance du respect de l’entente, répercussions et avantages que nous avons avec [Nouveau Monde Graphite], puis surtout qu’on doit faire un suivi environnemental rigoureux, puis de la communication continue avec la communauté. Puis cela, c’est la reconnaissance comme grand projet d’intérêt national doit se traduire par des actions concrètes également sur le terrain. » Continue Reading

Share This Article
Leave a Comment

Please Login to Comment.

x  Powerful Protection for WordPress, from Shield Security
This Site Is Protected By
Shield Security