Il ny a pas de nation québécoise : le grand chef adresse un message sévère au ministre de la Justice du Québec

Jesse Staniforth
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Il ny a pas de nation québécoise : le grand chef adresse un message sévère au ministre de la Justice du Québec

Le grand chef Cody Diabo, du territoire mohawk de Kahnawà:ke, s’est positionné de façon claire face au ministre de la Justice du Québec, Simon Jolin-Barrette : les Premières Nations ne sont pas subordonnées à la province de Québec et ne seront incluses dans aucune constitution provinciale. « Il n’y a pas de nation québécoise », a déclaré Diabo à Nouvelles nationales d’APTN. « [Jolin-Barrette] est canadien, en fin de compte. Ils ne sont pas séparés du Canada. S’ils veulent vraiment tenter de se séparer, qu’ils le fassent, mais ils ne partent pas avec les terres mohawks. Ils n’ont aucune autorité sur nous. » Diabo s’est rendu à Québec, mercredi, pour rencontrer Jolin-Barrette et discuter du projet du gouvernement provincial visant à adopter une constitution québécoise. Il était accompagné du conseiller politique en chef de Kahnawà:ke, Lloyd Phillips, ainsi que du chef régional Francis Verrault-Paul de l’Assemblée des Premières Nations du Québec-Labrador. Le mouvement en faveur de l’élaboration d’une constitution propre au Québec est le résultat du rapport du Comité consultatif sur les enjeux constitutionnels du Québec au sein de la fédération canadienne, également connu sous le nom de rapport Proux-Rousseau. Ce document a été déposé fin novembre 2024 et encourageait l’adoption d’une constitution comme moyen pour le Québec d’établir son autonomie au sein du Canada. Selon le rapport, l’objectif d’une constitution serait de renforcer le Québec en établissant les lois, les valeurs et les décisions juridiques distinctes qui ont façonnées la société québécoise. À la suite de ce rapport, le premier ministre du Québec, François Legault, s’est dit ouvert à cette idée. En avril, son gouvernement a fait appel à l’expert constitutionnel Patrick Taillon pour superviser la rédaction d’une constitution avant les prochaines élections au Québec, qui doivent avoir lieu au plus tard le 5 octobre 2026. « Nos accords ont été conclus avec la Couronne britannique, qui a délégué cette tâche au gouvernement fédéral », a déclaré Diabo, « et [Legault et la CAQ] ne sont finalement que le gouvernement provincial. Toute cette idée qu’ils essaient de créer une constitution me semble ridicule. » Le premier ministre du Québec, François Legault En décembre 2024, Diabo et le Conseil mohawk de Kahnawà:ke ont signé un protocole d’entente (PE) intitulé « Déclaration d’entente et de respect mutuel » avec François Legault et le gouvernement du Québec. Ce document visait à marquer le début d’une nouvelle relation entre les deux gouvernements. Diabo rejette toute idée selon laquelle les Premières Nations seraient subordonnées au gouvernement du Québec et soumises à toute constitution qui pourrait être rédigé. « Cela va vraiment à l’encontre de la PE que le premier ministre et moi-même avons signée il y a près d’un an, dans laquelle nous parlions de coexistence pacifique. Pourtant, nous sommes constamment confrontés à ces projets de loi qui affirment ou tentent d’affirmer leur juridiction sur nous, sur nos terres. » Diabo dit avoir déclaré à Jolin-Barrette que, si le gouvernement Legault insérait dans la Constitution une clause garantissant qu’il n’aurait aucun pouvoir ni aucune ingérence sur le droit à l’autodétermination des Premières Nations, les dirigeants mohawks ne contesteraient pas le document. « Si vous êtes vraiment attaché à ce que nous avons signé dans l’accord de principe, alors vous devriez l’inclure », a déclaré Diabo. « Je n’ai pas obtenu d’engagement ferme disant : « Oui, nous l’inclurons dans l’accord » ». Diabo hésite à contester la constitution devant les tribunaux, estimant que les batailles juridiques sont un gaspillage d’argent pour tout le monde. Mais il ne veut pas que le Québec adopte une loi qui place les Mohawks sous la responsabilité du Québec. Il a fait remarquer que le gouvernement Legault n’a pas encore communiqué les détails de ce à quoi ressemblera la constitution, ni si elle inclut ou non des projets de loi, tel que la loi 101 sur la langue ou la loi 21 sur la laïcité de l’État. « Même en ce qui concerne la consultation, celle-ci est définie par la loi canadienne, qu’ils doivent respecter », a fait valoir Diabo. « Il existe des processus en place pour les obligations de consultation, qu’ils ne respectent toujours pas non plus. » Nouvelles nationales d’APTN a contacté le cabinet du ministre Simon Jolin-Barrette pour obtenir ses commentaires. Au moment de la publication de cet article, nous n’avions pas reçu de réponse. Continue Reading

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